John Irving traite ici du désir, du secret, de l'identité sexuelle. A moi seul bien des personnages est une histoire d'amour inassouvi, une histoire tourmentée, drôle et touchante, et une approche passionnée des sexualités différentes. Billy, le narrateur bisexuel, personnage principal du roman, raconte les aventures tragi-comiques qui marquent durant près d'un demi-siècle sa vie de suspect sexuel, expression déjà employée par Irving en 1978, Le Monde Selon Garp, un roman qui fit date. Livre le plus politique de John Irving depuis [...] L'Oeuvre de Dieu, la part du Diable et Une Prière pour Owen, A moi seul bien des personnages est un hommage poignant aux ami(e)s et amant(e)s de Billy, personnages de théâtre défiant les catégories et les conventions. Enfin et surtout, A moi seul bien des personnages est la représentation intime et inoubliable de la solitude d'un homme bisexuel qui s'efforce de devenir quelqu'un de bien. Irving nous enchante avec cette formidable chronique de la seconde moitié du vingtième siècle américain, du grand renfermement puritain face à la libération sexuelle et à la guerre du Viet Nam, sans oublier l'évocation de l'épidémie de sida et ses ravages ainsi que l'effarant silence des gouvernants (Reagan). Mais toujours de l'humour, beaucoup d'humour, arraché à la tristesse et la mélancolie.
Aden Seliani est entré par effraction dans la mémoire d’un cerveau informatique, dont le langage le tient hors de portée de lui-même. Mais une circonstance accidentelle l’oblige au retour longtemps différé à son passé. Fils d’immigré d’Europe de l’Est, il revient à la banlieue de son enfance où se meurt Iana sa mère ; trois jours et nuit de déplacements urbains anarchiques lui font franchir les frontières intérieures que nul ne franchit sans risques. De Kerin, sa femme irlandaise à Owen à son boss américain, de [...] Otar, le fantôme du père, à Li Song, réfugiée vietnamienne, à son vieux professeur de collège qui rôde dans les gares, il n’a d’autres témoins de sa conscience éclatée, ni d’autre ailleurs à espérer que lui-même. Sauf à explorer les atteintes de la mémoire et leur corollaire, le refus de l’Histoire, et à retrouver un langage humain qui lui permette de s’adopter, enfant du siècle.
"D'instinct, je haÉissais la psychanalyse, mais je ne pouvais empêcher qu'à Paris, en 1926, comme à l'université six ans plus tôt, on en parlât beaucoup et qu'on en respirât l'air néfaste et stérilisant. Tout le monde avait des complexes et les personnages de roman suivaient docilement la mode...
Bech, l'écrivain célèbre, le héros de deux précédents romans de John Updike, est de retour, un peu plus âgé, chargé d'ouvrages, mais non de sagesse. [...] Le septuagénaire assez bien conservé par ses jeunes conquêtes, ses séances de pompes matinales et son jus d'orange enrichi en calcium, nous livre, dans ces cinq nouveaux épisodes, des aspects inédits de sa complexité. D'un voyage officiel à Prague à un banquet de prix Nobel à Stockholm, en passant par les sessions d'une vénérable académie new-yorkais et une salle de [...] tribunal californien, Bech, toujours aux abois, ne cesse de nous surprendre et de nous enchanter.
Le 15 mai 2008, BW perd brutalement l'usage de ses yeux. Il me livre alors tout ce qu'il a gardé secret durant nos années de vie commune : ses fugues, ses trekkings dans l'Himalaya, sa carrière de coureur à pied, les souvenirs d'un Liban déchiré par la guerre, tout ce qui l'a conduit à travailler dans l'édition. Car BW est éditeur, et la littérature, sa vie. Il me parle de son métier déraisonnablement aimé et de sa décision, mûrie dans le noir, de tirer sa révérence devant les moeurs éditoriales qui lui sont devenues peu à [...] peu étrangères. Ce livre est le roman de cette traversée.
Victime de l'injustice de Dieu qui préfère les offrandes d'Abel aux siennes, CaÉin, condamné à l'errance, part à l'aventure dans l'espace et le temps bibliques. Amant de l'insatiable Lilith, il est tantôt témoin tantôt protagoniste d'événements qui le révulsent et contre lesquels il s'insurge. Il arrête le bras d'Abraham, regarde épouvanté les enfants périr dans le brasier de Sodome, assiste impuissant à la colère de MoÉise passant son propre peuple au fil de l'épée, observe les massacres de Jéricho, tente d'adoucir les [...] souffrances de Job. Et lorsqu'il monte dans l'arche de Noé, il prend une décision drastique qui met fin aux agissements inconsidérés de ce Dieu rancunier, cruel et corrompu. ..
Cet ouvrage ne mentionne aucune indication de date. in8.