Green Book, Sur les routes du sud, est un film plein de qualités.
Tout d'abord il nous fait découvrir le pianiste noir atypique que fut Don Shirley, décédé il y a quelques années, qui proposait une musique intrigante, oscillant entre classique et jazz. On comprend d'ailleurs dans le film comment les circonstances ont dû l'amener à flirter avec plusieurs genres musicaux. La bande originale du film, enregistrée par Kris Bowers, accompagné par un contrebassiste et un violoncelliste, sur des titres de Don Shirley, est d'ailleurs très belle.
Le film est lui aussi à la frontière des genres. Si Peter Farrelly, qui réalisa précédemment avec son frère Bobby des comédies tels Fous d'Irène ou Mary à tout prix, nous présente cette histoire en injectant avec brio beaucoup de fantaisie au sein de ce duo de personnages, il n'élude pas pour autant les réalités et le racisme de cette amérique profonde de 1962. Le formidable duo d'acteurs -Viggo Mortensen que l'on a jamais vu dans un tel registre et Mahershala Ali- livre toute la bienveillance qui est au coeur du sujet du film.
On pourrait considérer qu'il s'agit d'un film calibré pour les Oscars (il en a obtenu d'ailleurs trois en début d'année dont celui du meilleur film). Mais Green Book est mieux que cela, car très plaisant à regarder pour toutes les raisons indiquées. On ne peux que le conseiller.
Guy Desbouillons - Juin 2019